[Leucorrhinia albifrons] Groupe entomo du pays de Rennes : découverte d'une Leucorrhine à front blanc

Bonjour à tous.
Cette nouvelle expédition du groupe entomo du pays de Rennes a tenu ses promesses. Pas moins de 17 espèces observées.
Et surtout la découverte d'une espèce inconnue en Bretagne : La Leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons).
Une femelle fraîchement émergée qui pourrait suggérer la présence d'une petite population.
Cette rencontre nous a tellement surpris que nous avons d'abord confondu cet odonate noir et jaune avec un Sympétrum noir (Sympetrum danae) :

Au cours de la journée, nous avons longé les bords de la Vilaine et visité une série d'étangs forestiers.
J'étais accompagné de Benoît Froger et de Lionel Houlier :

Nous avons récolté un nombre important d'exuvies dont certaines sont encore en cours d'identification.
Mais la plus spectaculaire d'entre elles est celle de cet Anax empereur (Anax imperator) en fâcheuse posture. Espérons qu'il réussira à déployer ses ailes !

Nous avons également repêché une Cordulie bronzée (Cordulia aenea) qui s'était approchée trop près de la surface pour pondre (peut-être bousculée par un mâle ?).
On la voit ici en position de séchage :

L'équipe en prospection sur les berges d'un étang :

Bonnes prospections

GOLAWIL a écrit:

Et surtout la découverte d'une espèce inconnue en Bretagne : La Leucorrhine à front blanc (Leucorrhinia albifrons).
Une femelle fraîchement émergée qui pourrait suggérer la présence d'une petite population.

C'est du lourd ! Bravo ;-)

Belle découverte ! Après la population de L.caudalis, voici donc albifrons. On doit s'attendre à tout maintenant.

Le site se trouve où ? Sur la photo de l'étang, j'ai l'impression de reconnaître un ou deux endroits que je connais mais...
En tous cas, elle sera plus facile d'accès que caudalis, car albifrons ne se pose pas à distance sur les nénuphars, ou beaucoup moins.

Qui va découvrir L. pectoralis maintenant ??

en effet, un gros poisson , comme on dit !

Bravo aux 3 pêcheurs ;

comme pour caudalis, il faudra voir dans le temps s'il y a une confirmation de présence sur ce secteur

De mon côté , jamais revu l'espèce ( caudalis ) sur le site où je l'avais trouvée, ni aux alentours d'ailleurs; je sais pas si quelqu'un en a revu cette année ...

Moi aussi j'ai l'impression de reconnaître la photo de l'étang et comme Michel je suis curieux de connaitre l'endroit...

Désolé, je préfère rester discret sur la localisation pour le moment.
Ce serait dommage que le piétinement des rives détruisent les éventuelles larves prêtent pour l'émergence.
Mais la donnée sera saisie dans SERENA.

Très sage décision, un épingleur fou (ou chasseur photographe) peut très bien (certainement ?) être à l'affût sur le forum ;-)

C'est pas faux.

Super observation!
Elle était déjà connue des départements limitrophes (Mayenne, Orne, Manche,etc...) ou pas du tout? Sur l'INPN les départements les plus proches sont l'Indre et la Charente-Maritime, mais peut-être que le site n'est pas à jour?

En 2009, elle était connue de 2 communes au sud de la Charente-maritime.
Autrement, on retrouve cette espèce dans le Jura et les Alpes.
Mais elle est discrète, printanière et localisée ...

Je rajouterais qu'elle est surtout présente en Aquitaine, et plus précisément dans les forêts Landaises. Mais ça fait loin !
J'ai l'impression qu'il y a pas mal de déplacements chez les leuchorrhinia ces dernières années. Et il doit y avoir des sites confinés et peu prospectés où on peut s'attendre à des surprises. Pour celle-ci, il faut privilégier les étangs forestiers.
A noter que comme il y a une émergence, cela veut-dire que l'espèce est au moins présente sur le site depuis deux ans (phase larvaire).

Bonjour,

C'est une espèce dont il existe effectivement une population non négligeable du coté des Landes et de la Gironde (Les populations du sud de la Charente Maritime sont dans la continuité) et plutôt isolée à l'échelle européenne. Personnellement c'est de là que je la connais. J'ai pu y faire cette photo d'une plante protégée digérant une libellule protégée :


Sinon il y a le Jura, et ce qui nous concerne plus, il y a aussi quelques localités occupées dans l'est du Maine et Loire. Comme chez beaucoup d'anisoptères des individus erratiques ou des invasions peuvent être observées.

Affaire à suivre !

Jean DAVID

En fait, il existe ces dernières années quelques observations en Vendée,
en 2013, mais je me demande s'il n'y a pas eu d'autres observations ensuite (en passant, il y a eu 2, voire 3 observations de L. pectoralis en Vendée dans le même temps).

La carte de répartition des populations sur le site de l'OPIE (2014):
https://odonates.pnaopie.fr/especes/libellulidae/leucorrhinia-albifrons/

J'ai vérifié les exuvies collectées.
Il y en a 10 qui correspondent à Leucorrhinia albifrons (Lionel en a récupérée quelques unes également).
C'est la première fois que je tente l'identification d'exuvies de Leucorrhines.
Si je me trompe prévenez moi.
Voici la tête avec la forme aplatie des yeux (plus ronde chez les Sympetrums)

https://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?t=20866&start=10
La vue dorsale (j'ai accentué le contraste, les taches noires sont moins visibles sur l'exuvie).

Pas d'épines au segment 7 donc il ne s'agit pas de Leucorrhinia caudalis.
Les épines latérales du segment 9 dépassent les cerques = L. albifrons
J'aimerais sexer les exuvies mais je ne vois pas d'ovipositeur.

Si tu peux avoir un éclairage par transparence, tu pourras peut-être voir les pièces génitales ...

Bonjour à tous
Je suis retourné sur le site cet après-midi, un peu plus tôt en journée que la dernière fois.
Il y avait cette fois-ci 4 femelles fraîchement émergées et 1 (peut-être 2) mâle qui patrouillait sur le bassin.
Une nouvelle recherche d'exuvies a permis d'en ajouter 9, soit au moins 19 individus (sans compter les exuvies de Lionel).
L'étang forestier est en partie couvert de nénuphars et bordé d'une ceinture de molinie :

Le seul mâle que j'ai réussi à photographier (il y avait de petites rafales de vent) :

Les conditions semblent réunies pour qu'une population se maintienne sur le site.
C'est le moment de prospecter par chez vous.
Il y a peut-être d'autres populations en émergence sur les berges d'un étang forestier ceinturé de molinies.
PS : pour Ronan, je vais me renseigner ce week-end pour savoir si on peut sexer les exuvies

Bonjour,

Vraiment très intéressant ! En plus derrière la Leucorrhine je pense reconnaître de la Pillulaire, une plante protégée...
N'en jetez plus !

Jean

Pour revenir au sexage des exuvies collectées,
j'ai utilisé comme critère l'empreinte des pièces copulatrices des mâles.
Apparemment c'est assez net.
Il y avait donc, sur 19 exuvies, 8 de mâle et 11 de femelles.
Sur un si petit lot, ça ne veut pas dire grand chose, mais le fait qu'il y ait presque autant de représentants des deux sexes est un  bon signe.
Vue ventrale d'une exuvie de mâle :