C'est l'automne, la récolte des données a commencé !

Bonjour,
A voir le temps qu'il fait dehors, il semble bien que la saison de prospection des Odonates soit finie. Un certain nombre d'entre vous m'ont déjà transmis leurs données de l'année 2010 pour contribuer à l'atlas des Odonates de Bretagne. Je les en félicite et les en remercie vivement (ils se reconnaîtront). Mais d'autres n'ont pas encore transmis de données, ou bien, n'ont transmis qu'une partie de leur données 2010 (ils se reconnaîtront aussi ), aussi je me permets de les solliciter pour transmettre leurs données d'ici fin décembre. C'est en effet le délai raisonnable qui nous permettra de valider et d'intégrer ces nouvelles données en temps utile pour publier une nouvelle cartographie provisoire avant le démarrage de la saison de prospection 2011. Sur cette nouvelle cartographie nous pourrons alors visualiser les progrès importants réalisés en 2010, ainsi que les lacunes qui resteront pour certaines espèces ou pour certaines zones géographiques.

A cette occasion je me permet de faire quelques rappels :
1) Vous pouvez saisir vos données en ligne, ou bien sur un fichier excel que vous nous envoyez par mail selon votre préférence.
2) Nous intégrons dans cet atlas des observations des années précédentes à partir de l'année 2000, donc si certains ont des données en archive dans leurs carnets, dans leur ordinateur ou dans leur photothèque, cela peut être très intéressant de s'y pencher...
3) Ce n'est pas parce qu'une espèce a été vue une fois sur un carré UTM qu'il ne faut plus transmettre de données sur cette espèce dans ce carré. Cela pour plusieurs raisons :
- Des données plus nombreuses permettent de s'assurer de la présence régulière de l'espèce dans ce carré (notion d'autochtonie) alors qu'une seule donnée peut signifier une présence tout à fait accidentelle.
- Des données plus nombreuses permettront d'établir la phénologie des espèces (premières apparitions, pic d'activité, dernières apparitions) et de pouvoir en étudier les variations ultérieurement, ce qui est important dans un contexte de changement climatique.
- Des données plus nombreuses permettront de mieux repérer tous les sites pour lesquels il y a des enjeux de protection.
4) L'enjeu de cet atlas n'est pas seulement d'établir un état de la répartition de chaque espèce, mais c'est aussi d'avoir une base solide pour établir une future liste rouge régionale des espèces rares en Bretagne. Une telle liste sera un outil très important pour mieux prendre en compte les Odonates dans les actions de préservation de la biodiversité.
5) Si vous connaissez des naturalistes qui s'intéressent aux Odonates mais qui ne participent pas à l'atlas, essayez de les convaincre et n'hésitez pas à me communiquer leurs coordonnées. Plus nous serons nombreux, meilleur sera le résultat final !!

N'hésitez pas à me contacter pour tous renseignements complémentaires, d'avance je vous remercie tous pour votre participation à cette œuvre collective et je vous dis : à très bientôt !

Jean DAVID
Guide Animateur Naturaliste à Bretagne Vivante
Réserve Naturelle des marais de Séné
06 07 08 65 07
jean.david@bretagne-vivante.org

Espèrons aussi que cet atlas nous permettra éventuellement de monter des projets d'études

Salut Jean

J'ai transmis directement sur SERENA toutes les données de cet été.
J'ai quelques photos 2007-2008 : dois-je les mettre aussi sur SERENA. Des photos dont tu avais confirmé les espèces par mails. Je n' ai pas pris de photo en 2009 mais il y a au moins deux espèces dont je suis sûre qu'elles sont là depuis 20 ans.

Pour les papillons : même chose, j'ai transmis sur SERENA.
J'avais les données de 2009 et les avais mises sur SERENA début 2010.
Il me reste les photos 2007-2008. Ces données t'intéressent-t-elles ?

Bonne Journée
Kenavo
Jeanine

Bonjour Jeanine,

Rassures-toi, nous avons bien reçu tes observations que tu as saisies directement en ligne, et je peux t'assurer qu'elles vont largement participer à une meilleure couverture du Nord-Ouest du Morbihan qui manquait un peu de données à l'issue de l'année 2009
Mais si tu as des données de 2007 et 2008, c'est encore mieux ! Il serait dommage de ne pas les utiliser bien sûr !

Donc tu sais ce qui te reste à faire par les longues soirées d'hiver...

Jean

Bonjour à tous,
Novembre est un bon mois pour saisir ses données, j'aurais fini d'ici décembre.
J'en profite également pour regarder, classer et vérifier les identifications des individus photographiés. Et là ... j'ai un doute. Au premier abord j'ai cru que c'était Coenagrion mercuriale, mais le dessin sur S1-S2 n'est pas très typique et en grossissant les tâches postoculaires me semblent dentées. L'animal vient du bois de la Musse près de Baulon (35). Quid d'Ornatum? Est-ce possible ?
url=https://servimg.com/view/15389300/16][/url]

Bonjour Caroline,

Pour moi, ta photo est assez typique de l'agrion de Mercure tel que je le vois tous les ans dans la région. Il est vrai que le dessin du segment 2 ne ressemble pas tout à fait à ce qui est représenté dans le Dijkstra, mais cela correspond bien au dessin en casque gaulois (modèle "Astérix") qui est le plus fréquent dans mes observations (voir photo ci-dessous). Quand aux tâches postoculaires il est normal qu'en grossissant elles soient légèrement ondulées sur le bord postérieur, mais çà ne se voit pas à l'oeil nu. Chez Coenagrion ornatum elles sont fortement dentées, au point que cela est nettement visible à l'oeil nu.



En fait il ne faut pas oublier que dans la nature les dessins des agrions montrent pas mal de variations autour d'un dessin moyen que l'on peut considérer comme étant le dessin type. Par exemple, chez l'agrion de Mercure on voit assez régulièrement des individus avec sur le segment 2 un dessin en "tête de chat" (voir photo ci-dessous) mélangés avec les précédents. Peut-être certains d'entre vous ont-ils photographié d'autres variations ?


Ceci dit, à défaut d'agrion orné (C. ornatum), l'agrion de Mercure ce n'est déjà pas si mal ! Ce n'est quand même pas le plus commun des agrions, et il faut savoir que c'est une espèce protégée, çà peut être utile pour obtenir la protection de zones humides !

Naturellement.

Jean DAVID

Merci Jean,

Je continue à fouiller mes vieux "cartons", c'est aussi un bon entrainement pour ne pas perdre la main ... ou l'oeil.

A bientôt
Caroline

Sauf erreur de ma part ou remaniement express des statuts de protection, l'agrion de Mercure est plus qu'une espèce protégée puisque inscrit à l'annexe 2 de la Directive Habitats, ce qui sous-sentend que dans l'absolu sa présence pourrait justifier à elle seule la création d'un site Natura 2000.

Ce qui est le cas pour la commune de Guissény...

Bonjour Olivier

Au sujet de Natura 2000, j'ai été confrontée l'an passé à un gros problème. J'habite sur un site natura 2000 -haute vallée du Scorff- Mon voisin agriculteur désirait enlever 500 mètres de talus plus que centenaires. Je lui ai tout d'abord déconseillé, puis je suis allée à la mairie voir les cartes Natura 2000 -les mairies les possèdent- j'ai rencontré les adjoints - j'ai eu la personne responsable du Syndicat du Scorff par téléphone .... qui m'a répondu désolé : "en France, contrairement à d'autres pays européens, dans les sites Natura 2000, les agriculteurs sont prioritaires dans leurs décisions. Ils peuvent arrasés leurs talus. C'est leurs droits. Par contre , le Syndicat du Scorff a créé une antenne "Plantation de haies"...!!! "
faut-il rire ou pleurer ?

Les 500 mètres de talus n'existent plus. Sans doute des centaines d'espèces ont disparues avec eux.

J'aurai dû courir les talus avec des boîtes et des loupes pour récuperer et déterminer les insectes. Je ne l'ai pas fait tellement j'étais écoeurée.

Si j'avais trouvé un agrion de mercure, les talus auraient-ils pu être arrachés ? (car c'est littéralement le verbe "arracher" avec un énorme engin!)

J'aimerais que tu réfléchisses à ma question . Bonne journée et merci pour ta réponse.

Jeanine

Je ne connais pas le code de l'environnement pour te répondre, voilà une question plutôt destinée à Hugues Hornoy. Ce qui me surprend c'est la réponse du syndicat du Scorff, puisque me semble-t-il, l'arrasement d'un talus va probablement à l'encontre du document d'objectif sur ce site.

Je ne suis par ailleurs pas sûr que tu aurais pu trouver de l'agrion de mercure qui recherche plutôt les parties ensoleillés sur des rus à bas débit.

Bonjour Jeanine et Olivier,

Je ne connais pas suffisamment le cas précis que tu évoques dans la zone Natura 2000 du Scorff pour savoir s'il était possible d'empêcher cet arrachage de talus. Comme le dit Olivier il faudrait voir le document d'objectif propre à ce site et demander l'avis d'un juriste.
Par contre j'ai quelques idées sur les conséquences que peuvent avoir la présence de l'agrion de Mercure dans un site. Cet agrion est typique des petits ruisseaux (ou des fossés de drainages) qui coulent dans une prairie, une lande humide ou une tourbière bien ensoleillée. Il a besoin que quelques plantes poussent dans le ruisseau pour y pondre : un de ses supports préférés est l'ache nodiflore (Apium nodiflorum) mais il y a sûrement d'autres espèces utilisées (Juncus acutiflorus ? Molinia coerulea ?... (toute observation à ce sujet serait d'ailleurs importante à noter)).
Donc la présence de l'agrion de Mercure permet d'obtenir la protection de la zone humide où il vit (interdire les constructions au PLU, interdire le creusement d'un étang, interdire le recalibrage du ruisseau...). C'est déjà pas mal. Par contre, si la prairie humide qui était fauchée au bord du ruisseau est laissée en friche, le milieu se ferme, le ruisseau devient ombragé et l'agrion de Mercure disparaît sans que tu puisses dire quoi que ce soit, puisqu'il n'y a pas d'action de destruction de l'espèce protégée...
Sinon, pour répondre à une remarque précédente d'Olivier, l'agrion de Mercure figure effectivement à l'annexe II de la directive habitat. C'est donc un des critères possibles pour désigner une zone Natura 2000. Toutefois l'espèce étant assez répandue en France il n'y a pas (et il n'y aura pas) de zone Natura 2000 désignée uniquement du fait de la présence de cette espèce. Mais sa présence reste un bon argument pour souligner la qualité de milieux (ou habitats) d'intérêt européen (landes humides, marais etc...). C'est à dire qu'en règle générale il faut la conjonction de plusieurs critères (présence d'habitats et d'espèces d'intérêt européen) pour obtenir la désignation en zone Natura 2000.
Pour revenir à la haie de Jeanine, si tu y avais trouvé une espèce protégée vivant dans les arbres creux telle que le pique-prune, il y avait certainement un coup à jouer.

Jean

Bonjour Jean, Olivier

Tout d'abord, il y a eu erreur dans les termes de mon message : j'habite "dans une zone "natura 2000 et non "sur un site". Ce qui n'est pas tout à fait la même chose je pense.

Pour répondre à Olivier : L'agrion de mercure était un simple exemple pour moi. Je ne pense pas qu'il y en ai ici. Mais je regarderai de plus près.
d'autre part la personne du Syndicat du Scorff que j'avais eu au téléphone était le responsable SAGE/Scorff et il était lui aussi déçu et dépité par toutes les destructions sur les communes contre lequelles il ne pouvait pas faire grand chose.

Jean a répondu à mon problème : en effet, si j'avais trouvé une espèce protégée dans un des talus j'aurais pu faire quelque chose. Cela peut servir pour le futur.

Je vais rechercher les documents d'objectifs propre à ces zones humides de Ploerdut çà peut être des plus intéréssants. Merci de me l'avoir signalé.

Jeanine