Bonjour
Comme le soulevait Olivier, il serait d’abord nécessaire de bien appréhender les impacts avant même de parler de mesures compensatoires. Néanmoins il est vrai que les mesures compensatoires peuvent couvrir différents aspects : socio économiques, usages, environnement, …
Les marins pêcheurs ont négocié par exemple pour la baie de St Brieuc des financements notamment pour les aider pour des opérations de régulations de crépidules. Espérons qu’effectivement cela marche et que les matières mises en suspension ne provoquent une expansion de l’espèce par les franges.
Concernant les inquiétudes socio économiques, impact paysager, navigation maritime,… la plupart de ces aspects ont déjà été mises en avant par l’association gardons les caps notamment.
Mais sur les aspects environnementaux purs, la question est bien plus complexe et affaire de spécialistes. Les connaissances naturalistes étaient au stade quasi zéro avant que n’apparaisse ce projet sur une zone aussi éloignée des côtes. Les inquiétudes sont nombreuses et concernent les milieux, mais aussi les oiseaux migrateurs et marins, mammifères marins, chiroptères migrateurs, impact des nouvelles lignes implantées à terre, etc... Néanmoins comme toute première, les protocoles mis en œuvre pour évaluer le patrimoine présent vont connaître des difficultés. Idem, je suis curieux de voir la technicité qui va être proposée pour évaluer post implantation pour un aussi grand nombre d’éolienne aussi dispersée en haute mer. Déjà à terre, c’est bien plus complexe qu’il n’y paraît… Vu le niveau d’incertitude qui ne pourra que ressortir des études menées, l’évaluation de l’impact cumulatifs des différents projets français et outre manche paraît utopique alors que c’est une sérieuse inquiétude
Le travail à réaliser est très important et s’apparente à rechercher une aiguille dans une meule de foin. Les questions posées sont clairement d’établir en peu de temps ce que les naturalistes ont mis des décennies à établir à terre. L’écologie de bcp d’espèces en haute mer est mal établie. Concernant les mesures compensatoires, comment faire ? Pour certains impacts qui seront sans nul doute identifiés, il est difficile d’imaginer des techniques compensatoires possibles étant donné que la majeure partie des effectifs Français seront exposés et que ces espèces passent la majorité de leur vie en haute mer.
Cocernant les routes de vol des chiroptères migrateurs, elles ne sont pas clairement établies et leur découverte frôle le coup de bol pour que nous sachions que certaines migrent en mer, mais nous ne savons toujours pas s’il s’agit de vols diffus ou de routes de vol franches. En tout cas, au delà des travaux qui vont être menés on peu dire merci aux Anglo-Saxons car les données du Jersey Bat Group établissent qu’aussi loin en mer la pipistrelle de Nathusius y est relativement commune et qu’ils ont également pu observer une noctule de Leisler en mai (probable migratrice). Nous ne savons déjà même pas si les anglaises et irlandaises migrent plus au sud... Pour les pays de l'Est on est sûr car plusieurs individus bagués ont été trouvés en Bretagne
Bref, en l’état actuel bien plus de questions que de réponses à apporter.
Philippe